La pelouse est révolue!

11 mai 2022

Un enjeu pour la santé
Les pelouses d’apparence parfaite ont la cote, mais dans les années 1990, l’utilisation de pesticides à des fins esthétiques a été remise en question pour ses effets sur la santé, notamment celle des enfants.

En effet, selon la Dre Kelly Martin, épidémiologiste et urgentologue ayant siégé au conseil d’administration de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, les enfants ont six fois plus de risques de développer un cancer lorsque des pesticides sont utilisés, une à quatre fois par année, sur leur pelouse ou sur celle de leurs voisins.

Malgré ce que nous sommes portés à croire, les pesticides sont vingt fois plus utilisés en milieu urbain qu’en milieu agricole. Le traitement des pelouses avec des pesticides comme les fongicides, les herbicides et les insecticides est considéré comme une pratique toxique qui menace non seulement les enfants et les adultes, mais aussi les animaux sauvages et domestiques qui s’aventurent sur le terrain.

Un enjeu pour l’environnement
C’est connu maintenant, afin d’avoir une pelouse digne des grands jardins d’Angleterre, il faut utiliser une grande variété de produits, tous plus nocifs les uns que les autres. Malheureusement, ces produits terminent leur parcours aux usines d’épuration des eaux qui ne sont pas équipées pour filtrer ce type de polluants. Par conséquent, ils se retrouvent dans l’eau consommée et même dans la chaîne alimentaire.

Rappelez-vous, dans les années 2000, plusieurs lacs au Québec ont subi des éclosions d’algues bleu-vert dues à l’ajout excessif d’engrais et de pesticides sur la pelouse. Les substances ont ensuite voyagé, à cause de la pluie, dans les eaux et puis vers les lacs.

Mais la contamination des eaux n’est pas le seul enjeu relatif à l’environnement. La tonte de la pelouse en est également un. À moins d’avoir une tondeuse à batterie ou de faucher à la main, la tondeuse à moteur brûle de l’essence. Une tondeuse à essence utilisée pendant juste une heure peut produire 106 livres de gaz à effet de serre (GES), soit autant qu’une voiture parcourant 550 kilomètres.

Au Canada, l’entretien des espaces verts, en raison de l’utilisation des équipements à essence, produit 80 000 tonnes de GES par année et contribue à 5 % de la pollution atmosphérique dans les milieux urbanisés. La fabrication de pesticides et d’engrais génère également des GES étant donné qu’ils nécessitent d’être transportés vers des points de vente.

Un enjeu méconnu : la monoculture
La pelouse d’apparence parfaite est composée d’une seule famille de plantes que l’on nomme les graminées. Malheureusement, la culture de celles-ci ne favorise pas la biodiversité. Saviez-vous que ce manque de diversité devient problématique puisqu’il permet aux insectes ravageurs et aux espèces exotiques de s’introduire plus facilement dans un jardin ?

En effet, la végétation, lorsqu’elle est équilibrée et diversifiée, a une plus grande résistance contre les espèces nuisibles qui essaient de perturber le milieu. Par exemple, on peut penser aux vers blancs qui adorent la pelouse typique de banlieue.

En conclusion, la pelouse exige beaucoup d’eau, d’énergie, de pesticides, d’engrais et d’essence. Elle est même un milieu propice pour les intrus. Son entretien doit être fait sans arrêt pour maintenir le standard souhaité. Sans cela, elle meurt.

Soyez plus écologique et adoptez l’écopelouse.

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