Choisir les écomatériaux pour votre portefeuille et l’environnement

4 juillet 2023

Les matériaux de construction réguliers sont commodes et accessibles. Ils ont cependant des désavantages environnementaux. Selon une étude menée par le Groupe AGÉCO en 2018 sur les impacts environnementaux d’un bâtiment, le béton et le gypse figurent comme les deux matériaux ayant les plus grands impacts sur les changements climatiques. Ils sont polluants et largement répandus dans la construction conventionnelle. Il existe toutefois des solutions durables pour contrer l’utilisation de ces matières : les écomatériaux.

La popularité du béton, par exemple, s’explique par sa résistance, son adhérence et les multiples possibilités qu’il permet. À l’échelle mondiale, le béton est la deuxième substance la plus consommée après l’eau. L’industrie du béton est parmi les plus énergivores et son processus de fabrication le démontre parfaitement, puisque la production d’une tonne de ciment génère une tonne de CO2. Considérant qu’un kilomètre de route nécessite 30 000 tonnes de sable, la consommation de sable à l’échelle mondiale est démesurée et les enjeux environnementaux sont d’autant plus sérieux. Elle mènera à une pénurie certaine. Déjà, les fonds marins sont dépouillés de leur sable afin de soutenir la croissance immobilière et économique.

Le béton traditionnel peut heureusement être remplacé par le béton de chanvre qui est écologique, tout aussi durable et a une meilleure efficacité énergétique. Les murs en béton de chanvre sont ininflammables, résistent à la vermine et permettent d’intervenir plus rapidement en cas de dégât d’eau.

L’utilisation d’écomatériaux est également plus économique que l’utilisation de matériaux standards. L’exemple le plus évident est celui des toitures en bardeaux d’asphalte. Ce matériau a une durée de vie de 15 ans et pourrait être remplacé par de la tôle d’aluminium qui a une durée de vie de plus de 50 ans. En 60 ans, une toiture faite de bardeaux sera donc remplacée quatre fois avant que soit nécessaire le premier remplacement pour une toiture en métal. Cela représente, en moyenne, 44 kg de matières résiduelles par mètre carré de bardeaux, soit un total d’environ 200 000 tonnes par an au Québec. En cumulant le prix au pied carré des deux types de revêtement sur 60 ans, le coût unitaire du bardeau d’asphalte est alors 3,5 fois plus élevé que celui de la toiture métallique.

Au Québec, selon une étude réalisée par Deloitte, entre 600 et 700 millions de pieds carrés de panneaux de gypse sont vendus annuellement, soit entre 460 000 et 540 000 tonnes. De ce nombre, entre 10 et 15 % correspondent à des pertes reliées aux découpes ou autres pertes sur les chantiers, soit l’équivalant de 45 000 à 80 000 tonnes de retailles de gypse neuf. Quant à la démolition du matériau, le gypse contaminé, donc non recyclable, représente de 130 000 à 155 000 tonnes de matières résiduelles acheminées aux sites d’enfouissement. D’après les déclarations des centres de tri du Québec, seules 10 000 tonnes de gypse sont recyclées chaque année, ce qui équivaut à 1,1 % du total de la matière.

Le gypse peut être remplacé par d’autres options plus durables et esthétiques. Le bois embouveté et le contreplaqué donneront un air rustique à vos pièces. Si vous utilisez des briques ou des pierres naturelles pour le revêtement de vos murs, vous équilibrerez les températures de votre résidence. Vos pièces seront aussi mieux insonorisées.

Les écomatériaux s’inscrivent dans une dynamique de développement durable. Ils permettent d’utiliser les ressources de façons renouvelables et de réduire les quantités de matières résiduelles. Ils ont les mêmes caractéristiques que les matériaux de construction traditionnels et ont souvent des qualités supérieures en matière d’isolation, de confort, d’effets sur la santé des occupants, et de conductivité thermique (capacité à diffuser la chaleur). Leurs impacts environnementaux sont également moindres.

Certaines grandes chaînes de quincailleries ainsi que certains détaillants spécialisés affichent des logos ou des étiquettes sur les matériaux de construction écologiques afin de les distinguer des autres produits communs. Ils sont donc faciles à identifier pour vos prochaines rénovations !

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